On ne peut plus passer à côté du cinéma coréen (sous-entendu sud-coréen). Avez-vous remarqué depuis quelques temps la visibilité plus importante que prennent les films coréens dans notre paysage cinématographique ?

Même si plusieurs écoles cohabitent (école classique vs. cinéma moderne) et que la majorité des films sont à destination des ados, de nombreux grands films se font remarquer chaque année et la plupart sont prisés lors des festivals internationaux !

La nouvelle vague du cinéma coréen

Loin de vous faire un cours sur l’histoire du cinéma coréen*, nous allons plutôt nous pencher sur la nouvelle vague du cinéma sud-coréen.

*Note : pour en savoir plus sur l’histoire du cinéma coréen Heol Café vous recommande l’article de Ina Global

Cette nouvelle vague est portée par des réalisateurs emblématiques qui ont fait le choix de passer par le cinéma de genre, parfois très violent ou malsain, afin d’amener une critique sociétale (société coréenne  en pleine mutation et en quête d’identité). Ce mouvement va faire émerger une véritable famille du cinéma sud-coréen autour de réalisateurs comme Park Chan-wook, Kim Jee-Woon ou encore Bong Joon-ho.

D’ailleurs, Heol Café vous invite FORTEMENT à aller voir la vidéo de Unknown Movies qui s’attarde sur ces trois réalisateurs phares (commencer à 9:42 pour passer le début).

Petite anecdote à savoir : Le cinéma coréen est un des seuls à concurrencer le cinéma américain sur son propre territoire. On parle d’ « exception culturelle » car il bénéficie d’une protection particulière de l’Etat : 40% des films à l’affiche en Corée doivent être d’origine coréenne.

Les films coréens de la nouvelle vague ont notamment bénéficié d’un tremplin important : le Festival du Film de Busan. Ce Festival fût créé dans les années 90 dans l’intention donner une visibilité aux réalisateurs non connus. La première édition a eu lieu en 1996 et fût complétée par le Busan Promotion Plan. Véritable succès, la plupart des grands réalisateurs sud-coréens actuels ont fait leurs débuts au BIFF (Busan International Film Festival). Et la répercussion à l’étranger est considérable : le nombre des films sélectionnés à Cannes est passé de 3 à 82 en cinquante ans. Le BIFF est devenu une plateforme culturelle et commerciale inévitable où sont présentés des films provenant de toute l’Asie à des investisseurs mondiaux. Autrement dit, il joue un rôle clé dans la diffusion des films coréens  à l’étranger. C’est le festival du film coréen le plus connu en Corée du Sud.

Et la France dans tout ça ?

Comment se faire un big watch coréen quand on n’a pas ses entrées à Cannes ou à Deauville ?

Il existe des petits festivals locaux qui vous proposent une super sélection de films coréens. En voici une liste non exhaustive :

De manière générale on vous invite à regarder la programmation des festivals internationaux près de chez vous car il pourrait s’y glisser de plus en plus de films coréens, d’autant plus si ils ont une orientation cinéma asiatique. Le Festival de cinéma Travelling à Rennes, par exemple, a proposé l’an dernier une Drama Party et projeté 10 courts métrages d’animation coréenne.

Pour l’année France-Corée (2015-2016) nous avons eu droit à beaucoup plus d’événements autour du cinéma coréen dont certains étaient éphémères malheureusement. On aimerait que certains perdurent comme le projet « Séoul Hypnotique » lancé par Le Forum des Images à Paris l’an dernier (7 semaines de projection de films coréens).

De manière générale si vous voulez une sélection 100% coréenne on vous recommande le FFCP de toute urgence ! Le Festival du Film Coréen à Paris existe depuis 2006 et a lieu chaque année en octobre pendant toute une semaine au Cinéma Publicis des Champs-Elysées.

Très honnêtement je trouve que la programmation se bonifie d’années en année et je ne suis jamais déçue. La séance est à 7€ et le festival sélectionne une quarantaine de films environ. Généralement je prends le Pass festival qui vaut dans les 30€ et je rentabilise avec au moins 3 projections.

Je vous mets la vidéo de teaser 2016 du Festival qui était juste exceptionnelle (ça envoie du pâté !!) et je ne me lasse pas de la revoir :

Alors ça donne envie hein ? ^^

Retrouvez les chroniques films

Voici ma chronique des films que j’ai visionnés et appréciés lors du FFCP 2016 :

Sachez aussi que le FFCP organise les « Dimanches en Corée » : 1 classique du cinéma coréen à découvrir ou redécouvrir 1 dimanche par mois. Ce qui est plutôt cool !  L’occasion de se revoir « Le bon, la brute et le cinglé » sur grand écran par exemple 😉

Et si vous vous demandez quel films regarder pour découvrir le cinéma coréen, direction « Old Boy », « The Host », « Deux soeurs », « J’ai rencontré le Diable », « Snowpiercer », « The Strangers », et « Dernier train pour Busan ».

Ce qui me touche dans le cinéma coréen

Personnellement j’aime le cinéma coréen parce que tout est soigné, la lumière, le cadrage, les plans, la musique, les personnages, les silences, les mimiques, … le mystère aussi car il y a beaucoup de codes qu’on ne peut pas comprendre, que l’on a du mal à cerner au niveau de ce qu’ont pu vivre les coréens historiquement (occupation, censure, propagande, guerre, séparation du pays, pression sociale, évolution démographique et technologique hyper rapide, lutte générationnelle…).

C’est un cinéma très indépendant qui fait appel à ma sensibilité et à l’expérience originale que je recherche quand je vais au cinéma.

Parfois ce qui me perturbe le plus ce sont les dialogues, les personnages ne communiquent pas réellement par la parole mais plus par leur manière d’être et leurs actions. En France, on a l’habitude de beaucoup parler, s’exprimer, mettre les mots sur ce qui se passe.

En Corée, les gens retiennent beaucoup les choses parce qu’on est poli et que ça ne se fait pas, parce qu’il ne faut pas montrer qu’on est faible ou qu’on se plaint, ou qu’on est malheureux, qu’on n’est pas d’accord. De ce fait les expressions seront beaucoup plus physiques, presque organiques, le personnage va crier, casser son téléphone, avoir un excès de rage, de joie, de tristesse, de passion ou de courage. C’est une explosion d’émotions à laquelle on assiste. C’est de cette manière que je trouve le cinéma coréen très vivant, animé, profond (dans l’interprétation et le ton).

Et vous, connaissez-vous le cinéma coréen ?

Faites-nous part de votre expérience et de vos réactions !

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Mocha c'est l'alliance parfaite du café et du chocolat ;) Pour moi rien de meilleur que l'alliance des cultures ! Découvrons ensemble les évènements coréens en France et comment vivre sa Kpassion au quotidien !

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