La K-pop commence à nous submerger ces derniers temps, que ce soit sur internet ou même en France. Il y a eu PSY avec son Gangnam Style qu’on ne présente plus et qui a provoqué un boom. Aujourd’hui, on voit de la K-pop à toutes les sauces : musique, beauté, style, food… J’ai l’impression que ce mot est devenu un fourre-tout marketing qui remplacerait la hallyu (한류), la vague coréenne. Ce qui était chez nous un marché de niche, voire inexistant lorsque j’ai commencé à m’y intéresser en 2010, est devenu un phénomène mondialement connu. La K-pop désigne avant tout de la musique venue de Corée du Sud. Pourtant, même les fans ne sont pas tout à fait d’accord sur sa définition qui reste trop vague.

Je tiens à préciser que ce qui suit est mon avis personnel et qu’il n’existe pas de définition précise sur ce qu’englobe la K-pop. D’où cet article pour tenter d’y voir plus clair dans tout ce cafouillis !

*(Image de cover par Chai Latte lors du concert d’INFINITE à l’Olympia en 2013) 😉

La K-pop, un style musical à part entière ?

On connaît bien entendu l’origine du mot, K-pop est l’abréviation de « Korean Pop » qui désigne la musique coréenne populaire en général. En coréen, on dira gayo (가요) pour désigner ces chansons. La K-pop ne désigne pas un style unique, mais en englobe plusieurs, du hip hop en passant par le rock.

En général, les premiers artistes de K-pop qui nous viennent à l’esprit lorsqu’on en parle sont des boysband et des girlsband qui maîtrisent leur chorégraphie sur le bout des doigts, avec des clips et des tenues sophistiquées et un son plutôt addictif. On m’a perdue lorsque j’ai découvert Sorry Sorry de Super Junior, je sais de quoi je parle !

Petit coup de nostalgie…

Une world music coréenne ?

Pourtant, on remarque que la scène actuelle se mondialise de plus en plus. Cette patte coréenne édulcorée s’occidentalise progressivement. Des styles jusqu’alors jugés « underground » finissent par se retrouver sur le devant de la scène. Aujourd’hui, le hip hop et le RNB font partie des styles les plus populaires en Corée. Ces styles originaires des ghettos New Yorkais ont fini par faire le tour du monde. On retrouve des groupes comme BIG BANG, BTS ou encore BLACKPINK sur le devant de la scène, ou des artistes solo comme Zion.T, Crush (qui sont récemment passés en Europe) ou DEAN (mon chouchou) qui ont de nombreux fans à leur actif. Pour surfer sur la vague, des émissions de compétition comme Show Me The Money et Unpretty Rapstar propulsent de nouveaux artistes (souvent issus de la scène underground).

Il fallait que je vous mette celle là !

Toujours aussi édulcorée la Corée (remarquez ce jeu de mot subtil très mauvais) ? La réponse est oui ! Ce qui fait l’attrait du hip hop et de tous les autres styles dans la K-pop, c’est que l’esthétisme et le style restent toujours extrêmement bien travaillés. Tout en gardant ce côté trop bien habillé excentrique très coréen.

Je vous vois venir. Il existe des artistes qui ne rentrent pas vraiment dans ces codes. Prenons le label HIGHGRND (sous-label de la YG, fondé par l’artiste Tablo) qui regroupe principalement d’anciens indies. Peut-on dire d’artistes géniaux comme Hyukoh (ce groupe est une véritable pépite), Offonoff ou The Black Skirts (검정치마) qu’ils font partie de la scène K-pop ? C’est discutable mais je dirais que oui. Ce sont des coréens qui font de la musique en Corée après tout. De plus, je vous disais que la K-pop évolue tout en englobant plusieurs styles.

Ils font même des chansons rock en chinois <3

Je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur le sujet mais vous invite à parcourir cette page Wikipédia très complète qui retrace l’historique de la K-pop, notamment en France. Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir le sujet 😉

La mondialisation de la K-pop

Il y a une petite polémique récemment à propos de Jaden Smith, fan de G DRAGON, qui aurait écrit sur Twitter vouloir sortir une chanson de K-pop très prochainement. Sa déclaration fait bien entendu sourire mais elle a soulevé une question de fond : n’y a-t’il seulement que les coréens qui peuvent faire de la K-pop ?

La réponse à cette question est bien entendu négative. De nombreux groupes de K-pop ont intégré des étrangers, principalement d’origine asiatique ou métissés. La K-pop englobant plusieurs styles de musique venant de Corée du Sud, on peut comprendre pourquoi les fans s’interrogent. J’ai lu plusieurs arguments intéressants sur le web et sur les discussions qui essayaient de mettre des limites à ce qu’on peut considérer comme de la K-pop :

  • Il faut que ce soit chanté en coréen (même s’il y a des paroles en anglais)
  • Il faut que la chanson ait été d’abord pensée pour le marché musical coréen

Je suis plutôt d’accord avec le premier argument. Beaucoup de chansons de K-pop incluent des passages en langue étrangère, généralement en anglais. Je rajouterais que si un artiste, même s’il a des chansons entièrement en langue étrangère dans son répertoire, est inclus dans la K-pop si la majorité de ses chansons sont en coréen. Il existe cependant des exceptions qui confirment la règle avec des sous-unités qui s’adaptent au public chinois friand de K-pop : EXO-M et Super Junior M chantent en mandarin mais la plupart des chansons ont leur équivalent en coréen. On retrouve aussi beaucoup de groupes qui font carrière sur le sol japonais grâce à un contenu en japonais créé spécialement pour ce marché. Le rock étant plus porteur au Japon qu’en Corée, des groupes comme CNBLUE et FTISLAND y sont devenus très populaires !

Les chaises qui volent, c’est quand même la grande classe.

Mon avis est plus mitigé sur le second argument car j’ai remarqué que certains groupes ont plus de notoriété à l’étranger que dans leur propre pays. Ils se concentrent donc plus sur les marchés étrangers (et c’est d’ailleurs le but des sous-unités dont je vous ai parlé tout à l’heure).

De nouveaux horizons

Il y a quelques années, les groupes de K-pop se concentraient principalement sur les pays d’Asie où la notoriété de la Corée n’était déjà plus à faire. Après quelques approches aux États Unis, le premier événement français a eu lieu en 2011 avec le SMTOWN de Paris. De nombreux artistes sont venus se produire sur plusieurs continents depuis ce premier concert. La plupart du temps, la meilleure manière de voir un artiste de K-pop sur scène reste de se rendre directement en Corée car la majorité n’est pas très connue et se déplacer à l’étranger serait trop coûteux si l’artiste n’est pas sûr d’avoir un public suffisant pour rentabiliser sa venue.

Il y a aussi eu ceux qui ont testé le marché du disque français. PSY et les SNSD ont chacun sorti une version occidentale de leurs albums dans notre pays ! Mais il n’y a pas eu d’autre groupe ou chanteur ayant retenté l’expérience depuis.

Aujourd’hui, les artistes de K-pop n’hésitent pas non plus à faire appel à des professionnels étrangers pour produire et composer leurs chansons. On peut prendre l’exemple de SHINee qui a fait appel au studio londonien LDN Noise pour leur titre View.

SHINee reste l’un des groupes de K-pop les plus expérimentaux

Il y a aussi de plus en plus de collaborations entre des artistes de K-pop et étrangers. Je pense notamment à Eric Nam qui a fait appel à Timbaland pour son single BODY. Ce même Eric Nam qu’on retrouve aux côtés de Tablo en featuring sur la chanson Cave Me In de Gallant. C’est comme si la musique occidentale se k-popisait un peu à son tour. Mais il ne faut pas oublier qu’Eric Nam est parfaitement bilingue étant donné qu’il a vécu aux États Unis, comme c’est le cas pour une poignée d’artistes de K-pop.

Une belle manière de faire connaître les artistes coréens à un plus large public et inversement !

La K-pop est accessible

La K-pop est devenue tellement populaire qu’il y a même un genre K-pop dans Spotify ! Ca m’a permis de découvrir des chansons que je n’aurais jamais eu l’idée d’écouter autrement ! Et là encore, beaucoup de styles différents y sont représentés bien que la majorité vienne de la K-pop idol et des OST de drama.

La Hallyu et la K-pop succèdent au Cool Japan

Le Cool Japan, c’est cette vague culturelle japonaise qui est arrivée dans nos contrées à partir des années 80~90. Nous avons découvert les mangas, les jeux vidéos et toutes les excentricités japonaises qui vont avec ! La Hallyu () est quant à elle apparue dans les années 2000 en Asie et a commencé à se propager en Occident vers 2010. Les jeunes ont aujourd’hui plus tendance à se tourner vers la Corée que vers le Japon. Pour moi, ça a été le Japon d’abord, animés, mangas, dramas et J-pop oblige ! (Je ne suis pas vieille)

Le premier « produit » culturel coréen dont je me rappelle est le dessin animé Pucca que j’adorais lorsque j’étais collégienne. Par la suite, à part quelques jeux vidéos en ligne, je n’avais pas vraiment entendu parler de la Corée. J’ai fini par découvrir les dramas et la K-pop bien plus tard. Au final, il me semble que les produits culturels coréens les plus connus aujourd’hui sont :

  • La K-pop
  • Le cinéma coréen d’auteur
  • Les jeux vidéo et le E-sport
  • La K-beauty
  • La nourriture coréenne

La littérature (en incluant les manhwas) et la langue sont pour moi encore trop peu connus pour pouvoir les mettre dans cette liste, bien que de plus en plus de personnes se mettent à l’apprentissage du coréen.

Et si vous souhaitez apprendre cette très belle langue, retrouvez mes conseils ici !

Un argument marketing ?

Si vous suivez un peu l’actualité beauté, vous avez probablement remarqué la montée de la K-beauty chez nous. Des produits de beauté coréens à la pointe de l’innovation enfin disponibles dans nos rayons, pour enfin tester les secrets de beauté des coréennes sans aller chercher bien loin ! Moi qui utilise beaucoup de cosmétiques coréens depuis mon premier séjour au pays du matin frais, je suis ravie de leur arrivée en France. Les prix sont souvent plus élevés que ce que l’on peut trouver sur internet mais restent raisonnables pour certains produits !

Cependant, le marketing autour de cet univers me fait sourire. Pourquoi Monoprix a-t’il associé le mot « kawaii » (mignon en japonais) à des produits coréens ? Pourquoi les mannequins de Sephora sont elles apprêtées comme des idoles vocaloid japonaises tout en affichant fièrement le mot « K-pop » sur la même affiche ? En quoi les cosmétiques coréens sont-ils K-pop ? Ce mot serait-il devenu une marque qui fait vendre ? Il semble bien que oui…

Comme je le disais plus haut, c’est peut être une confusion ou un rapprochement fait avec le Cool Japan. Pour moi, c’est le mot « hallyu » (), ou vague coréenne, qui aurait été plus adapté car il est plus général. Le problème est que ce terme parle forcément moins que « K-pop ». Et oui…

Histoire de rester dans le thème, on a parfois droit à quelques titres de K-pop dans leurs magasins ! Et là on est d’accord. Ce qui me permet de finir avec cette chanson de Miss A entendue chez Sephora 🙂

Je suis curieuse de connaître votre perception de la K-pop.

~N’hésitez pas à la partager avec nous !~

Author

Un brin geek, un brin foodie et très addict au Matcha Latte. Pourquoi bloguer sur la culture coréenne ? Entre la cuisine ♥, la langue ou les dramas... la liste est longue ! Après deux séjours au pays du matin frais, je partage avec vous mes impressions sur ce qui touche à ce pays~

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