DERNIER TRAIN POUR BUSAN de Yeon Sang-ho | Action-Fantastique | 1h58 | 2016
! Zombies !
Blockbuster coréen de l’année 2016, c’est le film aux 11 millions de spectateurs dont vous avez sûrement entendu parler et une copine vous y a traîné à la sortie en salle.
Pour ma part je l’ai vu pour la 1ère fois au festival FFCP 2016, donc deux mois après sa sortie.
Synopsis du film : « Alors qu’un mystérieux virus transformant ses victimes en zombies se répand rapidement dans Séoul, les passagers d’un train qui vient de quitter la capitale apprennent la nouvelle. Pour eux, le seul espoir de survie est d’arriver à Busan, à l’autre bout du pays. Mais ils réalisent vite que le virus est lui aussi monté à bord. Un voyage mortel en perspective… »
Pour moi ce n’est pas tellement un film de zombies (même si c’est ce qui est vendu), ce n’est pas l’intention profonde du film. Rappelons que c’est le premier film en chair et en os du réalisateur Yeon Sang-ho qui jusqu’ici ne réalisait que des films d’animation à forte critique sociale (« King of pigs », « Seoul station »).
On retrouve la figure du train (si ça ne devient pas un lieu récurant dans le cinéma coréen, hein), lieu clos mais en mouvement qui servira à la fois de champs de bataille que de refuge pour les passagers. Cet espace étroit et fermé rend d’ailleurs les scènes de confrontations beaucoup plus tendues ! Les courses poursuites sont haletantes.
Il n’y a pas d’innovation majeure mais le film a son identité propre.
L’acteur Gong Yoo, qui est peut-être la seule raison pour laquelle vous êtes allé voir le film, joue le rôle d’un père divorcé totalement égoïste et détestable, Sok-Woo. On lui préférera de loin le père de famille badass Sang-Hwa interprété par l’acteur Dong-Seok Ma. Cela dit on suivra quand même le parcours de rédemption de Sok-woo qui renouera le contact avec sa fille et mettra enfin sa personnalité de côté pour s’ouvrir aux autres.
Le train, prison et refuge à la fois, va révéler le véritable caractère de gens. J’ai trouvé que ça faisait écho au film « Snowpiercer » que j’avais adoré en 2013. Là encore le film dénonce l’individualisme des passagers (prêts à sacrifier les autres pour survivre). C’est la critique d’un monde déshumanisé, corrompu par le capitalisme, le système de castes et l’intéressement humain. Mais cette critique est trop subtile et peu approfondie dans le film, dommage.
Le film est divertissant, oui, bien pour un 31 octobre.
Les bons points :
- L’humour, la coolitude.
- Le film est assez cohérent.
- Une métaphore de la 1ère classe et 2nde classe dans le train reflétant les inégalités dans la société et qui pousse à s’interroger sur ses valeurs profondes : mourir avec honneur ou survivre en lâche. Qu’est-ce qui compte vraiment et aux yeux de qui ?
- Une fin sans chichi.
Les bémols :
- Ce n’est pas un grand film.
- Beaucoup de moyens mais peu de profondeur dans le scénario.
- Encore une fois la critique n’est pas évidente à discerner, on a l’impression que le film est en « openservice » : « voyez ce que vous voulez, prenez-le comme vous voulez et interprétez comme vous voulez ». Euh… non. C’est pas la peine de faire un film avec un peu de sang et de zombies pour faire plaisir aux amoureux du genre et un peu de critique sociale pour ceux qui ont aimé « Snowpiercer». Non ! Au final ça fait un film bof qui ne contente ni les uns ni les autres. Je trouve que cette non-prise de risque a été la grosse erreur du film.
Ma note : 3/5