DONGJU : THE PORTRAIT OF A POET de Lee Joon-ik | Drame historique | 1h50 | 2015
Synopsis du film : « La colonisation de la Corée par le Japon représente une époque d’interdits. Deux jeunes cousins, Dong-ju et Mong-kyu, grandissent ensemble à la campagne. Tandis que Mong-kyu s’engage dans le mouvement indépendantiste qui prend de l’ampleur, Dong-ju compose des poèmes même dans les moments les plus désespérés, s’attachant à décrire la souffrance et la tragédie que connaît son pays. »
(!) Film en noir et blanc (!)
Alors oui il y a Kang Ha-neul, Jeong-min Park et Choi Moon.
Dongju et Mongkyu sont deux idéalistes à leur manière. Dongju lutte par la verbe, les poèmes en langue coréenne qu’il continue à écrire alors que le pays est privé de sa langue et de sa culture sous l’occupation japonaise. Mongkyu est plus révolutionnaire et tente d’agir physiquement contre le régime. Les deux cousins se soutiennent et se confrontent, leur façon d’écrire est différent : poésie lyrique pour l’un, essais engagés pour l’autre. Leur manière de résister est elle aussi différente. La milice japonaise finit par remonter le fil des rebelles jusqu’à eux. Les cousins se soutiennent même si ils se cachent des choses l’un à l’autre et sont constamment dans une certaine rivalité littéraire et patriotique aussi. Ils finissent en prison sous l’inquisition de tortionnaires japonais (injection d’eau de mer dans les veines, expérimentation que pratiquaient également les nazis sur leurs détenus).
Il se dégage beaucoup d’émotion mais aussi de dureté dans ce film où transparait autant le froid de l’hiver coréen que le poids de la colonisation japonaise en Corée.
Le film interroge sur ce qu’est la résistance, sous quelle forme elle peut exister.
Les bons points :
- Le noir et blanc qui magnifie le décor et offre une jolie reconstitution historique.
- Un film portrait qui joue bien son rôle donc à prendre comme tel.
- On en apprend plus sur cette période de l’histoire coréenne.
- La culture portée comme élément de résistance.
- L’innocence de Dongju et de sa poésie souhaitant dépasser les frontières.
Les bémols :
- Des points qui manquent d’éclaircissement.
- Dongju, personnage difficile à cerner : naïf, innocent, dupe, ou utopiste ? Réel résistant ou poète altruiste souhaitant simplement pouvoir écrire.
- Les poèmes manquent d’explication au niveau de la traduction, on a l’impression de manquer une partie du sens. On se demande si Dongju écrit sur la nature qu’il admire ou s’il se sert de cette description comme métaphore pour faire passer un message de résistance. On a l’impression que Dongju ne maitrise pas ce qui lui arrive et devient résistant malgré lui… Le personnage ne répond pas lui-même à cette question. Peut-être est-ce l’intention du film.
Ma note : 3,5/5